"Je voulais dire un mot sur la dérive de l’institution parlementaire française. Ce qui a été fait sur la fin de vie est exemplaire, et M. Falorni, avec qui je suis en désaccord sur le fond, a mené le débat avec rigueur et intelligence. Mais cela contraste fortement avec ce qui s’est passé autour de la controverse entre défenseurs des abeilles et betteraviers, au sujet de la réintroduction de produits interdits. On a assisté à un déferlement d’amendements qui ont bloqué le débat. La majorité gouvernementale, souhaitant avancer, a fini par voter une motion de rejet de son propre texte — une démarche incompréhensible pour le public. Certains, notamment les écologistes et LFI, y ont vu un mépris du débat. Mais ce n’est pas ce qui s’est réellement passé : le débat avait été paralysé. Je ne comprends pas que des forces politiques, à moins que d’être fondamentalement hostiles au parlementarisme, comme semble l’être LFI, se prêtent à de telles obstructions. Cela ne supprime pas l’expression démocratique : le Sénat reprendra le texte, le modifiera, une commission mixte paritaire cherchera un compromis. Et si ce compromis ne convient pas à l’Assemblée, elle pourra le rejeter. Je le dis à mes anciens collègues, en particulier à ceux de LFI : cessez d’empoisonner délibérément le débat parlementaire. C’est ce que la démocratie a de plus noble, à condition qu’elle se déroule dans le respect et la dignité."