Les brèves

Histoire de la IVème République

Jean-Louis Bourlanges, créée le 05-10-2018

"Je voudrais signaler et saluer la publication dans la collection Bouquins en deux volumes de l’œuvre monumentale de cette personne admirable qu’est Georgette Elgey, qui a tout connu, se souvient de tout et fait partie de ces journalistes-historiens avec une grande capacité d’enquête et de sympathie pour le sujet. Elle étudie cette IVème République complètement méconnue à l’heure actuelle. Le général de Gaulle avait toujours dit que les hommes de la IVème République étaient des hommes de valeur et que le système tel qu’il fonctionnait les empêchait de donner leur mesure. Là on voit effectivement un personnel politique de grande qualité, issu de la résistance et qui s’est attaché à rebâtir une société libre et une économie prospère. Le général de Gaulle, lorsqu’il a établi la Vème République, avait des assises plus solides que ce qui existe aujourd’hui. C’est très précieux de lire ce livre de Georgette Elgey. Apprenons ce passé que nous ignorons de plus en plus qui est celui de la IVème République. "


Janet

Nicole Gnesotto, créée le 05-10-2018

"Je vais parler d’une femme formidable oubliée et décédée : Janet Flanner. Michèle Fitoussi lui consacre une biographie aux éditions Jean-Claude Lattès. Janet Flanner a été pendant 40 ans la correspondante à Paris du New Yorker. C’est une femme célèbre dans le milieu féministe, journaliste de Paris. Elle a connu tous les grands auteurs américains de Paris (Hemingway etc.). Elle a fait des portraits extraordinaires de de Gaulle, d’Hitler, de Pétain. Elle a connu une gloire internationale en racontant le procès de Nuremberg. Cette biographie refait vivre ce Paris qui était la capitale de la culture mondiale et cette femme exceptionnelle qui a été totalement oubliée après les années 60. Ce livre fait revivre une époque et une journaliste de grand talent. "


Cabinet de curiosités sociales

François Bujon de L’Estang, créée le 05-10-2018

"Je vous recommande une lecture plus légère de Gérald Bronner qui est professeur de sociologie à l’Université Paris Diderot et qui est déjà l’auteur d’un certain nombre d’excellents ouvrages et notamment La démocratie des crédules (2013). Il rassemble des textes et des articles dans un petit livre extrêmement stimulant qui s’appel Cabinet de curiosités sociales qui est publié aux PUF. Il continue avec son alacrité et sa sagacité à explorer le monde médiatisé, numérisé dans lequel nous sommes appelés à vivre. Il pose plusieurs questions, Pourquoi les réseaux sociaux rendent-ils malheureux ? par exemple. Il explore les différentes manifestations de la langue de bois. C’est un livre insolent, intelligent, intéressant et je crois très divertissant. "


Dix-sept ans

Béatrice Giblin, créée le 05-10-2018

"Éric Fottorino a écrit un roman très émouvant qui s’appel 17 ans. C’est sur sa mère qui a eu deux fois des enfants : une fois fille-mère dans une situation où l’on mesure le chemin parcouru pour que l’opprobre et le malheur qui tombe sur ces jeunes femmes soit dépassés ; puis de nouveau n’a pas été enceinte dans les règles et à qui on a enlevé sa petite fille. Cela a été le grand silence de l’histoire familiale que lui-même va découvrir une fois marié avec des enfants. C’est extrêmement émouvant et véritablement : quel chemin parcouru. "


Le loup dans la bergerie

Philippe Meyer, créée le 05-10-2018

"Je voudrais inaugurer la séquence des brèves en évoquant la mémoire d’Abel Michéa. Abel Michéa était la seule personne à pouvoir faire acheter L’Humanité à un abonné du Figaro dans les années 50, 60 et 70. Pourquoi ? Parce qu’il en écrivait la rubrique de sport. Personne n’a jamais écrit aussi bien sur le football qu’Abel Michéa. Le fils d’Abel Michéa, Jean-Claude Michéa est capable de faire lire Marx à n’importe quel abonné des Échos et il vient de publier aux éditions Climats un livre qui s’appel Le loup dans la bergerie et qui analyse la situation actuelle à partir d’une phrase du Capital que je cite : « Dans sa pulsion aveugle et démesurée, dans sa fringale de surtravail digne d’un loup-garou, le capital ne doit pas seulement transgressé toutes les limites morales, mais également les limites naturelles les plus extrêmes. » "


Politique étrangère – Sorties de guerres

Nicole Gnesotto, créée le 04-10-2018

"Je recommande le dernier numéro de la revue Politique étrangère, qui est la revue trimestrielle de l’IFRI (Institut Français des Relations Internationales), et qui est d’ailleurs la plus vieille revue française sur les relations internationales puisque le premier numéro a paru en 1936. Ce numéro de l’automne 2018 porte sur un sujet difficile mais vital qui est la sortie de guerre. On a une série de papiers avec notamment le traité de Versailles comme exemple même de ce qu’il ne faut pas faire, on a également un papier sur l’Afrique subsaharienne et l’éternel retour des conflits. C’est un numéro très riche qui comprend aussi un point sur l’Iran après la sortie de Trump de l’accord nucléaire et plusieurs papiers : un sur l’Italie et un sur la géopolitique de l’intelligence artificielle. "


François Héran déconstruit la thèse de Stephen Smith

Marc-Olivier Padis, créée le 04-10-2018

"Nous avons évoqué à ce micro le livre de Stephen Smith La ruée vers l’Europe qui avait été critiqué par Lionel Zinsou. Cette semaine c’est le professeur au Collège de France chargée des questions de démographie François Héran qui fait un démontage en règles de ce livre par deux articles : un sur le site de l’INSEE (note population et société) et un sur le site laviedesidée : « Comment se fabrique un oracle ? ». C’est une bonne démonstration que la crainte agitée par Stephen Smith d’une ruée vers l’Europe des Africains ne tient pas la route. "


Both directions at once. The lost album

François Bujon de L’Estang, créée le 04-10-2018

"Il y a eu un événement majeur cet été : on a ressorti un enregistrement inédit de John Coltrane. John Coltrane est mort en 1967 à l’âge de 40 ans et c’est un des plus grands créateurs de l’histoire du jazz. On vient de retrouver miraculeusement dans les affaires de sa première femme, Naïma, pour laquelle il avait écrit une magnifique ballade, des bandes magnétiques enregistrées par John Coltrane et son quartet en mars 1963 qui avaient été complètement oubliée par lui. On vient de les publier sous la marque Inpulse dans un disque magnifique qui s’appel Both directions at once. C’est un enregistrement magnifique où l’on entend non seulement John Coltrane au sommet de son pouvoir de création mais aussi son quartet particulièrement soudé et en forme. "


Voyage à travers le cinéma français. Mes cinéastes de chevet.

Philippe Meyer, créée le 04-10-2018

"Il y a quelques temps Bertrand Tavernier a sorti au cinéma Voyage à travers le cinéma français, un film qui dure 3 heures 10 et qui a eu un très grand succès d’estime et un véritable succès commercial. Bertrand Tavernier, c’était prévu de longue date, a dans la foulée réalisé une série de documentaires sur le même principe qu’il a sous-titré : Mes cinéastes de chevet. Ces documentaires sont diffusés par France 5, le premier l’a été il y a une dizaine de jours. France 5, qui a suivi de près l’enthousiasme des spectateurs de Bertrand Tavernier et de Bertrand Tavernier lui-même, diffuse ces documentaires à 23h35. De plus il n’y a pas de dossier de presse disponible numériquement. Il n’y a que quelques petites phrases dans lesquelles on apprend que parmi les premiers cinéastes auxquels Bertrand Tavernier s’est intéressé pour faire son documentaire il y a Jean Grémillon et c’est un plaisir de nous faire découvrir quelqu’un dont on connaissait parfois à peine le nom mais dont on ne savait pas à quel point il possédait les talents les plus divers y compris des talents de musicien. À toutes les personnes qui dorment à 23h35, je signale qu’elle peuvent voir en replay ces documentaires de Bertrand Tavernier. "


Daniel Cohen, Il faut dire que les temps ont changé. Chronique (fiévreuse) d’une mutation inquiète (Albin Michel)

Philippe Meyer, créée le 21-09-2018

"Éric Le Boucher : Nos auditeurs connaissent certainement Daniel Cohen, professeur à l’École normale. Il vient de publier un livre. Cela dit tout sur notre entrée dans une ère de l’homme digital où nous avons à préparer tous les mécanismes de protection sociale et autre que nous avions mis douloureusement en place il y a plus d’un siècle et demi. Il explique très bien ce travail que nous avons à faire. C’est un peu inquiet parce que l’on peu rater notre coup et passer la main à des populismes mais le livre est inquiet sans être pessimiste. "



Thomas Lilti, Première année

Philippe Meyer, créée le 21-09-2018

"Je voudrais recommander le film d’un médecin-cinéaste, de plus en plus cinéaste et de moins en moins médecin – mais toujours considérablement préoccupé par la médecine – c’est Thomas Lilti. On se souvient je pense de son film Hippocrate qui avait beaucoup marqué sur ce que c’est que la vie dans les hôpitaux entre autres choses. On se souvient aussi de Médecin de campagne, œuvre de fiction qui marche sur un sujet de société pourtant ingrat. Là il a tout à fait réussi ce film qui s’appel Première année avec deux comédiens tout à fait choisis : Vincent Lacoste et William Lebghil. En sortant je me suis demander s’il ne fallait pas créer une ONG pour venir en aide aux étudiants de première année : c’est abominable. Il paraît que l’on va s’occuper de réformer tout cela mais je n’avais aucune idée de ce que c’était et je ne comprends pas qu’il y ait des médecins, des professeurs, des universitaires qui aient pu accepter de voir cette formation en première année devenir d’une telle brutalité. Comme œuvre de fiction, ce Première année est une réussite très remarquable avec un rythme remarquable. "