"Un mot également pour rendre hommage à Daniel Defert, qui vient de mourir. Il fut la cheville ouvrière de tout ce qui s’est mis en place pour assister les patients atteints du Sida, dans l’idée de rompre avec un comportement très ancré dans la médecine, consistant à considérer que le malade n’est pas un acteur de sa maladie et qu’il n’a qu’à faire ce qu’on lui dit quand on le lui dit. Ce fut particulièrement vrai avec les malades du Sida. Daniel Defert était maoïste, et avait puisé dans cette idéologie l’idée que le peuple était capable de s’emparer de ses problèmes pour participer à leur résolution. En outre, malgré son engagement profond et constant, il était doté d’une légèreté, d’une malice et d’une drôlerie qui le rendaient particulièrement attachant."