Les brèves


Toutes fenêtres ouvertes

Jean-Louis Bourlanges, créée le 13-10-2019

"Je voudrais évoquer la disparition d’une amie, fidèle de cette émission, Georgette Elgey. Je voudrais saluer en elle plusieurs choses. Une mémoire exceptionnelle tout d’abord, qu’elle mit au service de son travail de journaliste et d’historienne. Sa monumentale histoire de la IVème République est fantastique, et formidablement éclairante. Sa bienveillance et sa tendresse méritent également d’être saluées, ainsi qu’un exploit, qu’elle raconte dans ses mémoires : quand elle fut menacée de ne pas pouvoir franchir la ligne de démarcation, avec toute sa famille, elle réussit, d’une façon qu’il serait trop long de raconter ici, à ne pas être déportée, mais aussi à déporter tout le régiment qui aurait dû la déporter. "


De Gaulle : une certaine idée de la France

Philippe Meyer, créée le 06-10-2019

"Je voudrais recommander le livre de Julian Jackson sur De Gaulle. Hitchcock disait : « ce qui fait le suspense, c’est qu’on connaît la fin ». C’est le cas à propos de De Gaulle, et il y a dans ce livre un suspense remarquable, en ce sens qu’on se demande toujours comment Julian Jackson a trouvé que la fin est venue. C’est magnifiquement documenté, et écrit (et traduit) avec une fluidité remarquable. Certaines constantes demeurent : l’anglophobie, absolument consubstantielle à la pensée du général, une méthode qui consiste à foncer dans le lard agressivement puis à revenir plus tard en paraissant avoir fait des concessions (mais en ayant simplement changé de ton), et une idée : ce qui divise la société, ce ne sont pas les différences entres républicains et monarchistes, mais entre ceux qui servent l’état et ceux qui le desservent. Enfin, une vision quasi mystique de la France et des méthodes extrêmement pragmatiques. "




I am Europe

Lucile Schmid, créée le 06-10-2019

"Dans la continuité de notre débat sur la PMA, un spectacle qui a lieu aux ateliers Berthier du théâtre de l’Odéon, qui s’appelle I am Europe, qui n’est pas, contrairement à ce qu’on pourrait penser, un vibrant plaidoyers pour le parlement européen. C’est en fait un spectacle où une vingtaine de jeunes acteurs-chanteurs-danseurs, absolument formidables, racontent leur pérégrinations en Europe. Ils y abordent leur histoire intime, leur sexualité, leur relation à l’enfant. "


La maison de Balzac

Jean-Louis Bourlanges, créée le 06-10-2019

"Un cri d’indignation tout d’abord, contre tout ce qui arrive à ma rue, la rue de Trévise, Bloquée pendant des mois à cause de travaux, puis interdite, il devient de plus en plus difficile de la quitter ou d’y entrer. Ma voiture a été séquestrée dans son parking pendant cinq jours, mon immeuble est animé de tremblements fréquents, le téléphone est interrompu, une alerte au gaz nouvelle a été déclenchée il y a quelques jours ... Je pense qu’en toute logique, l’immeuble devrait exploser le jour de la réélection de Mme Hidalgo. Je voudrais tout de même signaler une initiative heureuse de la maire de Paris : la réouverture de la maison Balzac, rue Renoir, où l’on a réaménagé le tout petit domicile de Balzac, qui n’occupait que le premier étage. C’est un endroit merveilleux, et très animé puisqu’il accueille actuellement une exposition sur l’illustrateur Grandville, une animation ce dimanche sur les chansons de Béranger ... "


RAMSES 2020

Nicole Gnesotto, créée le 06-10-2019

"J’avais parlé il y a quelques semaines du premier ouvrage de géopolitique de la rentrée (L’état du monde), voici maintenant le deuxième, le RAMSES, le traditionnel Rapport Annuel Mondial sur le Système Économique et les Stratégies. Ce numéro est intitulé « un monde sans boussole », ce que je trouve intéressant cette fois-c est le focus très important sur un sujet qu’on ne regarde pas assez : les évolutions en Amérique latine. On nous disait il y a quelques années que ce serait le prochain eldorado de la mondialisation économique, de la croissance et de la démocratie, or toute cette région est en train de sombrer dans une spirale de corruption, de populisme et d’extrême-droite ... Ne serait-ce que pour cette partie, je trouve cette livraison très intéressante."


Dictionnaire amoureux de la diplomatie

François Bujon de L’Estang, créée le 06-10-2019

"Enfin un dictionnaire amoureux de la diplomatie ! L’auteur est mon collègue, et néanmoins ami Daniel Jouanneau, qui a eu une carrière d’ambassadeur très distinguée, et fut aussi inspecteur général des postes diplomatiques et chef du protocole. C’est un livre très amusant, pour tous ceux qui ont des idées toutes faites, ou pas d’idée du tout, sur un métier très mal connu. Ce dictionnaire amoureux est très pédagogique sans jamais être ennuyeux. Il est plein de culture historique, il comprend des anecdotes que seul un chef du protocole peut connaître. Pour tous ceux qui pensent, comme le disait Pompidou, que la diplomatie c’est « le petit gâteau et la tasse de thé » ce livre sera très profitable : il montre avec talent un métier compliqué dans toutes ses dimensions."


Intervention d’Emmanuel Fabère à l’ONU

Lionel Zinsou, créée le 29-09-2019

"On a pensé que dernier sommet sur le climat n’avait pas apporté grand chose, il y a pourtant eu un moment très fort où est monté à la tribune un chef d’entreprise français, Emmanuel Faber, patron de Danone, qui a parlé au nom d’une nouvelle initiative des grandes multinationales, qui ont pris une série d’engagements qui à eux seuls compenseraient le retrait de l’état fédéral américain du traité de Paris s’ils sont tenus. C’est la première fois qu’on voyait à la tribune de marbre vert des Nations-Unies un homme d’affaires français s’adresser au monde pour déclarer : « nous syndiquons l’effort des grandes multinationales pour pallier les défaillances des états. » On s’aperçoit ainsi du pouvoir qu’ont ces entreprises sur le climat et la transition énergétique, plus significatif que celui de plusieurs grandes puissances. (L’intervention d’Emmanuel Fabère est à 2h50 environ) "



Roubaix : une lumière

Béatrice Giblin, créée le 29-09-2019

"Le film d’Arnaud Desplechin, tiré d’un documentaire diffusé sur France 3 Hauts-de-France en 2008. Le film est non seulement servi par les interprétations remarquables des acteurs, mais la fiction de Desplechin va plus loin que le documentaire pour traiter l’histoire dont il est question. Il peut y avoir une forme d’identification du spectateur avec les personnages, ce qui produit une empathie avec ces deux femmes qui sont à la fois victimes et bourreaux. Courez-y !"